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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

— De grâce, reprit Étienne, ne me parlez pas de tout cela, j’ai vraiment bien autre chose en tête ; le mariage non-seulement ne me tente pas, mais les affaires me prennent tout mon temps.

— C’est justement ainsi qu’il faut être pour entrer en ménage, s’écria M. de Ferrettes.

— Je ne m’en serais pas douté, fit Étienne.

— Ah ! c’est qu’il y a comme cela une foule de choses, mon cher enfant, dont vous ne savez pas le premier mot, reprit le marquis ; et, malgré toute votre science, il vous reste encore bien des chapitres à lire au livre de la vie et beaucoup de chemin à parcourir dont on ne vous a pas même montré le tracé.

— C’est pour cela que je ne veux pas m’y engager, répondit Étienne, qui trouvait importune l’insistance du marquis, et qui songeait en même temps aux promesses qu’il avait faites à Mme Hélène, et aux scènes, de chagrin ou de reproches, qu’elle ne pouvait manquer de lui faire si, par hasard, elle apprenait seulement les tentatives que l’on faisait auprès de lui pour le jeter dans une voie qui devait le séparer d’elle à tout jamais.

Mais le marquis continuait :

— Je me suis beaucoup occupé pour vous de cette nouvelle situation, et je ne suis pas le seul ; car, pour accomplir avantageusement une pareille tâche, on ne saurait réunir trop d’aides ni de trop nombreux dévouements. Mme Malsauge…

Le marquis prononça ce nom doucement en n’ayant pas l’air de remarquer l’émotion qui envahissait la physionomie de M. Jussieux.

Mme Malsauge, qui est toujours aussi bonne qu’in-