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LA PERLE DE CANDELAIR

respectueux auquel une élève du Sacré-Cœur doit se livrer en face d’un oncle de votre mérite. Si je me souviens bien, un mois après j’épousais M. Malsauge. J’ai fait ce que j’avais vu faire, et j’ai prié la supérieure de nous chercher, pour M. Jussieux, une femme bien élevée, riche, née et convenable de tous points pour lui aider à asseoir un avenir honorable et sérieux.

— J’ai vu des femmes bien remarquables, pendant le cours de ma longue existence, dit le marquis, mais j’engage ma parole que pas une n’était accomplie autant que vous.

— Allons, dit à part elle Mme Hélène, il paraît que j’accomplis, dans toutes les règles voulues, le sacrifice qui m’a été imposé, la galerie est satisfaite, je joue bien mon rôle, allons donc du même pas jusqu’au bout.

— Maintenant, continuait le marquis, il s’agit de faire accepter ce mariage par Étienne, car, entre nous soit dit, il n’a pas un entraînement fou pour cette situation nouvelle.

Mme Malsauge sut gré, dans son cœur, au marquis de lui montrer Étienne, marchant à cette vie nouvelle comme à un devoir de convenances, comme à un sacrifice utile et point comme à un bonheur.

— Je tenterai les premières ouvertures, si vous le voulez bien, dit alors M. de Ferrettes ; mais il est très présumable que j’aurai du mal à réussir, et même que je ne réussirai pas ; alors vous viendrez me prêter mainforte au dernier moment, sans cela pas de succès.

En effet, le soir même le marquis dit à Étienne :

Cette fois, il n’y a plus à reculer, mon ami ; votre mariage s’arrange ; la femme est presque trouvée.