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LA PERLE DE CANDELAIR

moi : vous avez fait ou ceci, ou cela ; j’en souffre et c’est mal à vous ; mais ne vous servez plus de on pour mettre le trouble entre nous.

— Mais il me semble que c’est bien ainsi que j’agis, reprit Mme Malsauge, puisque je vous dis que notre bonheur d’autrefois ne vous suffit plus.

— J’affirme le contraire, dit Étienne.

— Je vous reproche de chercher, pour remplacer mon affection, une autre affection plus jeune et toute nouvelle.

— Vous savez bien que cela n’est pas, répondit M. Jussieux, et voilà où je ne vous trouve plus semblable à vous-même : vous descendez à des accusations dont vous connaissez, mieux que personne, le peu de fondement ; vous cherchez dans des idées vulgaires à bâtir des griefs qui n’existent pas ; aussi, chère, je ne saurai vous écouter sérieusement quand vous me direz des choses semblables. Vous me faites beaucoup de peine ; je ne saurais qu’en être affligé, plus encore pour vous que pour moi.

― Quel calme et quelle froideur ont remplacé chez vous l’affection vive et la crainte de m’affliger, que vous portiez si loin autrefois.

— Mais vous faites erreur, mon amie, je vous le puis assurer, je suis toujours le même et le désir que j’ai de vous voir et de vous savoir heureuse ne saurait changer dans mon cœur pas plus que dans mon esprit.

— Non, non, Étienne, vous n’êtes plus le même, loin de là ; votre affection, ou plutôt celle que je vous porte, semble vous gêner, au moins elle vous pèse et vous fa-