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LE SECRÉTAIRE DU MINISTRE

n’avait pas été sans éteindre une grande partie des belles flammes amoureuses qui le dévoraient autrefois.

M. de Ferrettes qui, dès le principe, avait eu un affectueux penchant pour ce jeune homme si beau, si fier et si peu semblable à la jeunesse actuelle, s’était attaché davantage à lui en le voyant prendre sa place au milieu des hommes remarquables de ces temps, aussi ne lui marchandait-il ni ses conseils, ni son assistance pour le guider dans les dédales de toutes les politiques de ce monde.

Aussi a-t-il pris, par la seule force des choses, une grande influence sur M. Jussieux qui a reconnu combien l’affection du marquis de Ferrettes est intelligente, sérieuse et combien surtout elle lui a été serviable et utile en toute occasion.

Le marquis de Ferrettes représente et tient lieu, vis-à-vis de M. Jussieux, de la famille qui a toujours manqué au jeune homme ; car, quelque bonne volonté que nous puissions mettre à respecter la légalité et l’autorité de la famille établie par la loi et par les liens du sang, nous ne pouvons franchement mettre au-dessus d’Étienne, comme guide efficace, comme protection réelle, l’oncle Isidore, pas plus que cette bonne et faible Mme Daubrée ; et, quelque fantaisiste que puisse paraître notre jugement en cette occasion, nous croyons pouvoir affirmer que M. de Ferrettes était bien plus la vraie famille d’Étienne que ne l’avaient jamais été son oncle et sa grand’mère.

L’intimité dans laquelle le marquis vivait avec Étienne lui permit de suivre pas à pas la transformation que subissait l’amour du jeune homme. Et quand il le vit se