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L’ONCLE ISIDORE

vailler ! Il ne sera plus ni désœuvré, ni triste ; à coup sûr c’est mon bon ange qui me soufflait mes paroles lorsque je lui parlais. Toute sa joie ne l’empêchait pas de prêter une oreille attentive à ce que disait Étienne.

— Mais je suis un égoïste, et dans la vie que tu mènes il y a des choses qui me contrarient et que je voudrais voir cesser.

— Lesquelles ? demanda la jeune fille en attachant sur lui un regard dont l’éloquence disait assez qu’elle était prête à tous les sacrifices dont il pourrait retirer une satisfaction.

— Je n’aime pas que tu ailles en journée.

— Ah ! soupira la pauvre enfant, sans oser dire qu’elle n’avait pas d’autre moyen d’existence.

— Non, reprit Étienne qui sembla ne s’apercevoir de rien ; je n’aime point cette vie qui te met en contact avec toute sorte de monde. J’ignore ce qu’on peut te dire du matin au soir dans ces maisons où il peut y avoir des jeunes gens ou des hommes mal élevés, et tu sais, Mariette, ajouta-t-il en embrassant le cou de la jeune fille, qu’à l’endroit de la jalousie, je suis bien de mon pays.

— Je n’irai plus ! je n’irai plus ! s’écria l’ouvrière.

— Comment feras-tu ? demanda Étienne, qui voulait justement amener la jeune fille à lui donner des renseignements dont il avait besoin.

— Je prendrai de l’ouvrage chez moi. Oh ! si j’avais pu mettre le gain d’une année de côté, j’aurais réalisé mon rêve : j’aurais loué une belle grande chambre sur les Fossés et…

Un soupir de regret arrêta la phrase de Mariette.