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LA PERLE DE CANDELAIR

— Le « là-bas » de tout-à-l’heure, nous y sommes, et je vous écoute, dit la jeune fille en s’asseyant.

— M’aimes-tu toujours ? demanda Étienne.

Mariette répondit par un rire si franc et si joyeux qu’Étienne en fut presque décontenancé ; pour la faire taire, il l’embrassa, ce qui eut, au moins pour le moment, un plein succès.

— Comment avez-vous pu me faire une pareille question ? dit-elle enfin.

— Parce qu’il me plaisait t’entendre m’y répondre.

— S’il en est ainsi, oui, oui, je vous aime toujours, toujours plus, ajouta-t-elle, et vous le savez bien.

— Alors tu feras tout ce que je voudrai ?

— Ai-je été jusqu’à présent à l’encontre de votre volonté ?

— Pas trop, en effet, murmura Étienne, en passant sa main sur les bandeaux brillants de Mariette ; aussi je vais disposer de toi comme si tu m’appartenais.

Pour toute réponse, Mariette prit la main du jeune homme pour la porter à ses lèvres avec une humilité si pleine de passion, avec un geste d’obéissance si spontané, qu’Étienne lui dit peut-être malgré lui :

— Tu as un cœur d’or, mon enfant, à coup sûr je ne te vaux pas.

— Tant mieux, reprit vivement Mariette, mais restez tel que vous êtes, je vous aime tant comme cela, moi.

— Tu m’as dit de travailler pour nous deux, dit Étienne, c’est une preuve d’affection, en effet, et, de ce jour, je me suis regardé comme charge de ton avenir en même temps que du mien.

— Ah ! quel bonheur, murmurait Mariette, il va tra-