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L’ONCLE ISIDORE

œil inquiet, allant craintivement à droite et à gauche, et avec d’autant plus de précautions, qu’il approchait davantage de la muraille de l’oncle Isidore.

Dès qu’il aperçut Étienne, il courut à lui, fort heureux de n’avoir point à pénétrer dans cet antre dont il connaissait le redoutable propriétaire, puis se trouvant dans la rue, sur le pavé de Candelair, sa véritable patrie, où personne n’avait le droit de le morigéner, il poussa des cris de joie qui durent troubler l’oncle Isidore jusque dans son jardin, en lui rappelant que son propre neveu allait, à propos de cette hideuse bête, donner à son plus mortel ennemi, de l’argent qu’il lui aurait été si agréable de mettre dans sa poche.

Pendant qu’il se faisait, à propos d’Étienne, une si grande révolution dans l’esprit des hôtes de la Chartreuse, M. de Ferrettes racontait à la belle Mme Malsauge ce qu’il avait vu dans la Maison blanche aux volets verts, que l’on découvrait des sentiers de la montagne.

Mme Hélène n’était pas femme à demi ; elle avait tous les adorables défauts de Mme Ève, notre mère, et possédait une curiosité au moins égale à la sienne.

— Vous trouvez donc que cet intérieur est fort bourgeois, disait-elle, d’une voix qui eût pu paraître indifférente à tout autre qu’à un homme aussi expert que le marquis de Ferrettes ?

— Point, ma chère, je ne me souviens pas d’avoir avancé rien de pareil.

— Ah ! je croyais, continua la jeune femme qui voulait bien qu’on lui parlât d’Étienne et de ce qui l’entourait, mais qui, pour rien au monde n’eût voulu le demander.