Page:Lacroix - La Perle de Candelair.djvu/235

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
227
L’ONCLE ISIDORE

pas de peine à reconnaître pour le marquis de Ferrettes, j’irai parfaitement le trouver, si vous voulez bien pousser l’obligeance jusqu’à me montrer le chemin.

Le marquis de Ferrettes, car c’était bien lui, se voyant au pied d’un escalier, se mit en devoir d’en monter gaillardement les degrés. Étienne venait d’ouvrir la porte et accourait au devant de lui.

— Je vous remercie ; mille fois pardon, dit encore le marquis en se retournant à demi vers M. Letourneur, sans pour cela interrompre son ascension.

L’oncle Isidore, assez décontenancé par les manières dégagées et pleines de politesse du visiteur, ne savait s’il était plus convenable de le suivre jusque chez son neveu, pour lui faire, lui propriétaire, les honneurs de sa maison, ou s’il ne serait pas bien bourgeois, de sa part, d’aller tenir salon dans la chambre à coucher du petit-fils de sa sœur.

La porte d’Étienne s’étant refermée sur ces entrefaites, M. Letourneur se trouva tiré d’embarras. Il se réfugia alors au salon, y appela sa sœur à voix basse, pour lui faire part de l’événement et pour la prier de s’assurer qu’aucun grain de poussière ne ternissait les meubles.

Il lui semblait qu’un homme d’âge, comme le marquis, ne pouvait se déranger pour le simple plaisir de causer avec un enfant, comme Étienne et il attendait, profondément livré à ses réflexions, que cet homme éminent, l’oncle de la femme du receveur général, vînt lui faire part du but de sa visite.

Étienne, tout surpris, avait avancé un fauteuil au marquis ; il allait lui demander ce qui pouvait lui valoir l’honneur d’une pareille démarche lorsque M. de