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LA PERLE DE CANDELAIR

mettre la main sur une plume et chantonna du matin au soir.

La grand’mère en fut toute joyeuse ; car elle adorait son cher enfant, quoiqu’elle sût peu le lui témoigner et qu’elle fût fort inhabile à le rendre heureux.

Quand vint le soir, Étienne courut au devant de Mariette, qui lui avait dit, la veille, par quel chemin elle reviendrait de sa journée.

Ils firent un tour de ville et se quittèrent enchantés d’être au monde, content d’eux et des autres. Cette nuit-là, le jeune homme dormit comme il ne lui était pas arrivé de le faire depuis bien longtemps, d’un sommeil frais, léger, réparateur. Il se leva le lendemain, la tête calme, et attaqua bravement son code à l’endroit où il en était resté lorsqu’on lui avait fait quitter Paris.

Mariette, sa raison comme elle était sa joie, lui avait assuré que lorsqu’il aurait préparé un examen, l’oncle Isidore lui donnerait volontiers l’argent nécessaire pour aller le passer : « Il est bien trop vaniteux pour s’y refuser, disait-elle ; il a bien trop envie d’avoir un avocat dans sa Chartreuse ! »

Étienne travaillait donc, ce matin-là, avec l’ardeur qu’il apportait à chaque chose, lorsqu’il fut distrait par un bruit inaccoutumé : on parlait haut sans colère à la Chartreuse des formules de politesse montaient même confusément jusqu’à lui.

— Priez mon neveu de descendre, dit tout à coup l’oncle Isidore de sa voix la plus aimable, d’une voix qui parut toute neuve à Étienne, car il ne l’avait encore jamais entendue.

— Merci, reprit une autre personne qu’Étienne n’eut