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L’ONCLE ISIDORE

tout ce que Thomas perdait ; il paraissait avoir des velléités de porter des habits moins sales ; il n’en était pas encore arrivé cependant, même par respect pour les gens qu’il eût pu appréhender au corps, à se laver les mains ; cela, du reste, ne lui faisait aucun tort chez Thomas où il passait pour un maître finaud.

Souillard avait bien fait traîner l’affaire, dont il était chargé, aussi longtemps qu’il avait pu. Dame ! c’était pour lui une poule aux œufs d’or, et il voulait la tuer le plus tard qu’il lui serait possible. Mais, les procès même ont une fin, quoi qu’en disent certaines méchantes langues, et l’on parlait déjà du jour où celui-là serait plaidé.

Thomas ne se sentait plus d’aise. La porte charretière de sa cour n’était point assez large pour laisser passer son contentement, et l’on eût pu dire, à voir le temps qu’il donnait à entretenir les passants de sa joie et de son futur triomphe, qu’il avait élu domicile sur le pas de sa porte.

D’aucuns, mauvais plaisants, affirmaient même qu’il y couchait afin d’être plus près de la rue le jour où il ne lui resterait plus d’autre logis.

Que voulez-vous, même à Candelair, il y a des gens qui accusent les procès de ruiner leur monde et qui affirment que grouiller en papier timbré, ainsi que des cloportes dans la vase et remuer en même temps des gens de justice, est aussi mortellement pestilentiel que de troubler l’eau malsaine des marais.

Faut-il être de Candelair pour oser soutenir de pareilles inepties !

Mme Daubrée qui, depuis quelque temps, recevait tous