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LA PERLE DE CANDELAIR

d’Étienne, que nous allions nous promener jusqu’à un joli petit village que je sais ?

— Partout où vous voudrez, ma bonne Mariette, partout où vous voudrez.

— Alors nous allons suivre le bord de l’eau pendant au moins toute une heure. Après cela nous ferons quelques pas à gauche au milieu des prés et nous serons à Fraidchofound (fraîche fontaine) : c’est là qu’est ma nourrice. C’est un beau petit village, où il y a bien quinze maisons, et de belles haies ! et de belles fleurs !

Voulez-vous que nous y allions ?

— Bien volontiers, reprit Étienne.

— Allons, Lou-Pitiou, en route ! dit la jeune fille en caressant le chien qui s’était assis à leurs pieds dans la poussière du chemin et qui témoignait de son intime contentement en faisant aller et venir sa queue.

— Je te promets une crâne écuelle de lait, va ! ma vieille nourrice te fera un accueil dont tu te souviendras longtemps.

Les voilà tous les trois cheminant à l’ombre des grands peupliers qui bordent la rivière.

La gaieté était revenue tout entière à la jeune fille.

Étienne aussi, ma foi, riait et ne riait pas du bout des lèvres. Ce fut tout le long du chemin des courses folles, dont Lou-Pitiou prit bien sa part ; des causettes à voix basse qui ressemblaient presque à des confidences ; des bouquets faits avec soin, que l’on oubliait aussitôt sur l’herbe au pied de l’arbre où l’on s’était un peu reposés.

On fut bientôt au bout du chemin. Au moment où on allait tourner à gauche dans les prés, une voix de femme douce et franche appela Mariette.