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LA PERLE DE CANDELAIR

— Je vais me promener, quoi ! dit Mariette. Est-ce que je ne suis pas assez assise toute la semaine ? Si le goût me prend de danser ce soir, faut-il pas que je rentre pour vous bercer, le père ?

Le père riait de ce bon gros rire des pères heureux et fiers de leurs enfants ; Mariette lui envoya un baiser du bout des doigts, puis elle gagna la porte, légère comme un oiseau.

Elle avait du temps devant elle ; lors même qu’elle rentrerait tard on ne s’inquièterait pas à la maison. Elle avait rassuré son monde à l’avance.

Bien sûr de rencontrer Étienne si elle gardait devers elle Lou-Pitiou pour lui servir de guide, elle avait dès le matin enfermé la brave bête dans une pièce basse où sa mère déposait ses fruits et ses légumes. Elle lui rendit une liberté relative, quand elle fut elle-même prête à sortir.

Pour ne pas perdre de vue le chemin qu’allait suivre le chien, elle jugea prudent de prendre dans le bout de ses doigts, une de ses oreilles, et gagna ainsi vivement le bord des champs.

Le chien, qui se croyait en retard, allait bon train, et la jeune fille, qui était fort impatiente d’arriver, le suivait à grands pas.

Une fois au pied de la montagne, Lou-Pitiou s’assit tranquillement à sa place accoutumée, après avoir néanmoins, à plusieurs reprises, flairé le chemin qui commençait à monter en cet endroit. Mariette ne comprit pas grand’chose à cette immobilité subite et commença par s’inquiéter. Mais lorsqu’elle eût vu, à n’en pas dou-