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L’ONCLE ISIDORE

pour être attrayante, jamais au point d’en être embarrassée.

— Et si j’avais besoin de vous, reprit-elle me diriez-vous adieu, ainsi que vous le faites ?

— Non, répondit Étienne simplement pendant que son pauvre cœur se reprenait à battre.

— Alors à revoir, dit la jeune femme. Ou ne m’échappe pas comme cela, au premier caprice d’indépendance, continua-t-elle d’un ton léger en menaçant le jeune homme du bout de son doigt.

Nous reviendrons encore, monsieur ; elle appuya sur le monsieur comme sur un reproche. — Si vous nous fuyez, je suis sûre que Lou-Pitiou ne partagera pas cette noire ingratitude ; il n’oublie pas ses amis aussi facilement que cela ; n’est-ce pas ? et Mme Hélène, un peu embarrassée, malgré sa profonde science du monde, du regard plein d’admiration et de tendresse que le jeune homme attachait sur elle, se baissa pour caresser le chien qui se laissa faire de la meilleure grâce du monde.

Étienne ne protesta point ; mais il eut un sourire indéfinissable qui répondait bien autrement à la pensée qu’aux paroles de Mme Hélène, ce qui finit par la faire rougir un peu.

On aurait pu dire qu’elle rougissait d’aise de se voir si complétement et si aveuglément adorée.

— À demain, monsieur Étienne, dit-elle enfin en descendant de la montagne.

— À toujours ! disait le cœur d’Étienne pendant qu’il s’inclinait devant la jeune femme.

Elle ne veut pas oublier, répétait-il tout bas quand il