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LA PERLE DE CANDELAIR

lumineuse qui éclaira la nuit au milieu de laquelle il se promenait avec Mariette.

― Mon enfant, dit-il en appuyant ses lèvres sur les cheveux brillants et fins de la jeune fille, votre ami Étienne est un méchant esprit, inquiet et triste, qui fait envoler tous vos jolis sourires. Il vous rend songeuse comme lui.

— Point du tout, reprit vivement Mariette, que les paroles du jeune homme rendaient toute fière, je ne suis pas songeuse, mais heureuse, ce qui est, je crois, bien autre chose. Si je ne vous parlais pas, c’est que je vous écoutais penser, poursuivit-elle.

— Pourquoi n’est-ce pas elle que j’aime ! se demandait Étienne. Pourquoi vais-je chercher mon bonheur dans les nuages ! ajouta-t-il un peu tristement — car il s’attristait parfois de cette lutte constante qu’il portait au dedans de lui. Par la raison toute simple, se répondit-il, que mon bonheur est dans les nuages et pas ailleurs.

La raison ne valait pas grand’chose ; il le sentait bien, et il se hâta d’ajouter : Le plaisir qui est sur la terre n’en est pas moins une jolie chose. Sachons le prendre quand il vient.

Il ne tarda pas, en effet, à prêter une oreille attentive à Mariette, qui recommençait à babiller de son mieux pour prouver à son ami Étienne que toute sa gaieté lui était revenue.

La gaieté est communicative, surtout entre deux enfants de leur âge. Bientôt le jeune homme en vint à plaisanter Mariette, à lui prendre, entre deux éclats de rire, un baiser par ci, un baiser par là, qu’elle ne refu-