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LA PERLE DE CANDELAIR

même temps que de sa jalousie, en conservait encore quelque chose.

Étienne ne voulait pas plus avec Mariette qu’avec sa grand’mère entamer ce chapitre-là ; il ne trouva rien de mieux que d’embrasser la jeune fille, pour changer le cours de ses idées.

Prenant vivement sa tête mignonne dans ses deux mains, il mit ses lèvres sur les yeux de Mariette ; mais ses lèvres rencontrèrent une larme qui lui gâta son plaisir.

— Vous pleurez ? dit Étienne. Je vous ai fait de la peine, Mariette ?

— Non, répondit-elle ; et comme pour protester, elle se pressa contre le jeune homme, qui passa alors un bras autour de sa taille.

Ils continuèrent ainsi leur promenade par les chemins déserts qui font le tour de la ville.

― Je ne suis pourtant pas méchant, disait Étienne. Je vous assure que je ne voudrais pas vous affliger.

En même temps, il entourait plus étroitement encore la taille fine et souple de Mariette.

Quoique la jeune fille ne résistât pas à cette caresse du jeune homme, elle n’y apportait plus cet abandon du cœur qui met comme une souplesse idéale au corps. Ce fluide impérieux qui enivre, commande, et qu’on appelle l’entraînement, semblait faire défaut à Mariette.

Étienne le sentit, et, ne pouvant se rendre compte de ce qui s’élevait ainsi entre elle et lui, il en éprouva un secret dépit qui imprima un tressaillement nerveux à son bras.

— Vous souffrez ? demanda Mariette vivement.