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L’ONCLE ISIDORE

les brins de fil qui s’étaient attachés à son tablier de cotonnade, et attendit le bon vouloir du jeune homme.

Elle n’osait pas, tant elle était émue à l’approche de cette heure souhaitée, prendre l’initiative et la hâter de quelques secondes.

— Quand vous serez prête, Mariette, dit Étienne, qui s’était levé en même temps qu’elle, nous partirons.

Elle prit congé de Mme Daubrée, dit bonsoir en passant devant la porte de la cuisine, à la pauvre servante, sur le sort de laquelle, dans sa joie, son bon cœur s’apitoyait, et gagna la porte du jardin, où Étienne l’avait déjà précédée.

— Ouf ! dit Étienne quand il eut fait quelques pas dans la rue et respiré à pleins poumons l’air frais et pur de la nuit autour des champs. Qu’il fait bon dehors ; ne croyez-vous pas, Mariette ?

― Je crois que vous trouvez en effet l’air de dehors bien bon, dit la jeune fille, sans répondre à ce que venait de lui dire Étienne, car vous n’êtes pas souvent à la maison.

Étienne ne comprit pas le reproche, ou n’eut pas l’air de comprendre ; il ajouta :

— Si je ne craignais pas un refus, Mariette, je vous ferais bien une proposition.

— Avez-vous peur que je vous refuse quelque chose ? dit-elle d’un ton qui semblait assurer qu’elle ne lui pouvait en effet rien refuser.

— Non, dit Étienne ; mais vous penseriez que je suis fou, que je vous sacrifie à mes caprices.

— Que cela ne vous arrête pas, monsieur Étienne, re-