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L’ONCLE ISIDORE

Sur ce, la vieille dame baissait la tête d’un air contrit, comme si elle avait été personnellement la cause première de tout ce mal ; puis les choses en restaient là pour quelque temps.

Étienne, ayant vu sa grand’mère préparer du linge à raccommoder, pensa que l’ouvrière viendrait sans doute le lendemain.

Dans la justice de son âme, il se promit de faire amende honorable de ses méchantes paroles, en songeant au bon cœur de la jeune fille.

Le lendemain donc, pendant que la grand’mère était en courses, il vint pour un moment reprendre en face de Mariette cette place si complètement abandonnée depuis longtemps.

La jeune fille fut toute surprise : mais elle se garda bien de manifester son étonnement. Elle comprit que cela aurait été accuser Étienne.

Elle répondit à son bonjour comme si elle ne se fût souvenue de rien, ce dont le jeune homme lui fut très-reconnaissant, car quel que soit le désir que l’on ait de réparer une faute, on aime autant rencontrer un sentier facile que de se trouver en face de récriminations acerbes et de regards courroucés.

— Ne trouvez-vous pas, dit-il après quelques moments de causerie, que Lou-Pitiou devient brillant et superbe depuis quelque temps ?

La jeune fille rougit beaucoup, mais elle répondit simplement :

— Je trouve comme vous, monsieur Étienne, que Lou-Pitiou devient très-beau.

— Vous le voyez, je crois, presque aussi souvent que