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L’ONCLE ISIDORE

Mme Hélène, comme si ce n’eût pas été assez d’être charmante, se fit avenante, gracieuse au possible. La promenade commença sous les auspices de cette gaieté de bonne compagnie qui donne accès à une presque intimité.

On monta causant un peu de tout, excepté de la montagne, dont Etienne faisait pourtant les honneurs avec cette grâce adorable des jeunes gens qui n’ont aucune prétention, qui savent être de leur âge, et ne dissimulent leurs joies qu’autant que les bienséances le commandent.

À plusieurs reprises, M. de Ferrettes s’arrêta, sous le prétexte assez plausible de reprendre haleine, mais en réalité pour considérer ce jeune garçon qui lui semblait une merveille au milieu du cadre splendide où il se trouvait, et qui paraissait avoir été fait tout exprès pour lui, tant il y avait d’homogénéité entre eux.

Étienne avait son éternel habit de velours anglais à grosses côtes. Ce vêtement, — qu’il eût échangé si volontiers contre un habit noir, lorsqu’il s’était agi d’aller à la soirée de Mme Malsauge, — lui allait admirablement.

La couleur marron foncé, la coupe aisée qui rappelait les vêtements de chasse, les larges boutons d’acier bruni lui donnaient une allure toute particulière, qu’il n’aurait certainement pas eue en toilette de ville, de quelque bon goût qu’eût été cette toilette.

Une cravate de soie marron fort étroite, passait négligemment sous le col de sa chemise de toile tout unie, mais d’une finesse et d’une blancheur qui dénotaient l’amour de la grand’mère pour le beau linge. Il tenait à