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LA PERLE DE CANDELAIR

— Mais où as-tu trouvé tout cela ? demanda M. Letourneur.

— Dans les actes de propriété que vous venez de me remettre.

— Ç’a n’y fait rien, à présent que je sais à quoi m’en tenir, j’irai tout de même voir M. Gaillardin, reprit M. Letourneur. S’il voulait me tromper, je lui montrerais que j’en sais plus long qu’il ne pense.

Étienne eut beau dire à son oncle qu’un avocat était incapable de l’induire en erreur, appeler à son aide les meilleures raisons, les raisonnements les plus convaincants, et en dernier lieu mettre en avant l’honorabilité de M. Gaillardin en particulier, le vieillard répéta plusieurs fois qu’il croyait à l’intérêt des gens bien plus qu’à leur honneur, et resta convaincu qu’il était plus fort que son neveu.

Toutefois, l’avis d’Étienne sur les prétentions de Thomas l’avait rassuré et il se mit à table l’esprit presque en repos.

Le lendemain, de grand matin, l’oncle Isidore était sur le pas de sa porte attendant la visite dont l’aubergiste l’avait menacé la veille.

Du plus loin qu’il le vit venir, il prit l’air fort occupé d’autre chose, pour laisser à son voisin tout le déplaisir de l’entrée en matière.

— Eh bien ! voisin ? dit Thomas.

— Eh bien ? reprit l’oncle Isidore, comme s’il ne se fût pas douté de ce qui amenait l’aubergiste.

— Que pensez-vous de mon idée de bâtisse ?

— Est-ce que vos affaires me regardent, mon cher