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LA PERLE DE CANDELAIR

Elle avait l’esprit trop fin, en même temps que ce coup d’œil toujours sûr des femmes du monde, pour ne pas sentir qu’il y avait, sous les paroles du jeune homme, autre chose que ce qu’il disait.

— Il y a autre chose là-dessous, pensait-elle, et elle voulait savoir quelle était cette autre chose ?

Avant d’avoir rencontré Étienne, le désir seul de s’occuper l’avait entraînée à songer à lui ; à cette heure ce n’était plus une simple curiosité, ou tout au moins il y avait un certain intérêt qui se mêlait au désir d’apprendre.

— Allons, dit la jeune femme, qui n’abandonnait pas son projet, c’est déjà beaucoup que vous ayez consenti à nous guider dans la montagne. Je trouve même qu’il y a comme un parfum de flatterie à notre endroit ; c’est presque nous dire que vous ne nous fuyez pas comme le reste du monde.

La physionomie de Mme Hélène en prononçant ces dernières paroles avait perdu sa gravité pour reprendre un air d’enjouement.

— Entendez-moi mieux, madame, je vous prie, dit le jeune homme en souriant aussi, afin de suivre la jeune femme sur le terrain où elle se plaçait, je ne fuis personne et n’ai surtout nulle prétention à la misanthropie, pas plus qu’à la sauvagerie.

J’ai tout simplement un manque d’habitude de vivre en société et beaucoup de paresse devant un apprentissage à faire.

L’excellent M. de Ferrettes qui avait remarqué que Mme Hélène ne voulait pas abandonner le chemin fait vers son sauvage, vint au secours de la jeune femme.