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L’ONCLE ISIDORE

reprises et assez longuement, se leva, se secoua, s’étira, et, se plantant devant le jeune homme, il eut l’air de lui dire qu’il était prêt à se remettre en route.

— C’est pour une aussi vilaine bête que cela que vous avez manqué vous rompre le cou ? reprit le vieux monsieur qui tenait Étienne et ne paraissait pas disposé à le lâcher avant d’en avoir obtenu tous les éclaircissements possibles à l’endroit de cette aventure.

— Mon Dieu ! oui, reprit le jeune homme en rougissant de se trouver ainsi tout à coup en face de Mme Malsauge. Une fois rassuré sur l’accident arrivé au Pitiou, il ne songeait plus qu’à se dérober aux regards curieux qu’elle attachait sur lui.

— Mais comment cela est-il arrivé ? demanda encore le vieillard.

— Tout simplement, ou tout maladroitement, si vous aimez mieux : mon chien est, comme moi, habitué à tous les chemins, frayés ou non ; aussi apporte-t-il une grande insouciance dans nos excursions. Il s’est permis, tout à l’heure, là-haut, une suite de bonds dont le dernier lui a fait rencontrer une partie mouvante avec laquelle il a roulé jusqu’ici.

— Pour lui, la chose se comprend ; mais pour vous, monsieur ? continua le vieux parent, sans se lasser de questionner.

― La chose n’est pas plus difficile à comprendre en ce qui me concerne qu’en ce qui touche mon chien. Je l’ai vu tomber, j’ai couru après lui pour le rattraper si cela était possible ou pour le soigner s’il en avait besoin.

— Mais cela dépasse toutes les bornes de la témérité, dit le vieillard en jetant les yeux sur le chemin que le