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L’ONCLE ISIDORE

généralement entre onze heures et midi, trois heures étaient la matinée un matin donc la jeune femme et son vieux parent, après avoir fait une partie de leur ascension, presque quotidienne, s’étaient assis au bord du sentier sur une partie du roc moussu qui, se creusant en voûte en arrière d’un ressaut, formait un banc naturel qui semblait être là tout juste à point pour offrir au promeneur un siége et de l’ombre.

Le sentier qui conduit aux bois qui couronnent la montagne s’arrête aux premiers arbres, s’enroule aux flancs de l’énorme bloc dans lequel il a été creusé, si bien que d’un côté les terres qui le bordent, vignes ou prairies ou terres couvertes seulement de genêts, de bruyères et de hautes fougères, s’en vont brusquement vers la plaine en pentes tantôt rapides à donner le vertige, tantôt accidentées de rochers à fleur de terre ou d’arbres énormes qui ressemblent à des repos au milieu de cette ligne perpendiculaire.

En certains endroits, mais de l’autre côté du sentier, la montagne monte, monte, laissant pendre sur le chemin des branches, des racines, parfois des arbres tout entiers. Les eaux ont mis à nu le sommet des rocs qui s’avancent au-dessus de la voie si difficilement frayée et semblent la menacer éternellement de leur chute.

Dans certaines parties, on croirait le sentier creusé tout entier dans la montagne qui surplombe au moins sur une grande moitié de son étendue, si bien que pour regarder en haut, il faut se rejeter en arrière. Il arrive même un point où l’œil s’arrête comme lorsqu’on est trop près d’un mur très haut, il est impossible d’en voir le faite.