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LA PERLE DE CANDELAIR

— Vous vous moquez de moi, monsieur Étienne, dit Mariette d’une voix ferme quoique basse.

— Vous avez le caractère bien quinteux, ma chère enfant, ne put s’empêcher de dire le jeune homme, qu’une tendresse sans bornes n’aveuglait pas sur les défauts de Mariette.

La naissante sympathie qu’il éprouvait pour cette enfant qui, toute jeune, toute charmante, venait au devant de lui ne l’empêchait pas de voir très clair au milieu de ses plus légères imperfections.

— Et puis quel intérêt aurais-je à me moquer de vous ? reprit Étienne qui croyait faire tomber cet autre orage naissant par ces paroles pleines de vérité.

— Quand ce ne serait que la nécessité d’avoir un manteau pour cacher vos amours avec d’autres !

— Mais, ma chère enfant, vous perdez la tête, dit Étienne, qui, au fond, ne laissait pas que de s’amuser un peu de ces colères qui montaient et descendaient comme le lait sur le feu. Vous me faites là une scène de jalousie dans les règles, tout comme si j’étais votre amoureux.

— Ce serait trop d’honneur, en vérité, reprit la jolie fille ; mais, rassurez-vous, nous savons que vous vous réservez pour les belles dames.

— Allons ! fillette, dit Étienne en attrapant au vol le petit doigt de cette main vaillante qui n’avait pas cessé de travailler, quoique Mariette n’eût guère discontinué de parler avec beaucoup d’animation ; allons, faisons encore la paix, j’aime mieux cela.

— Là ! là ! là ! s’il vous plaît, monsieur ! que dirait