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lundi 15 août, fête de l’assomption. — 1870.

litre de bière, ou un dixième d’eau-de vie ; et pour chaque cheval, 6 kil. d’avoine ; 2 kil. de foin ; un demi-kil. de paille. Par bonheur, dans la pratique, les soldats se contentent souvent de peu, et ne réclament pas toujours ce qu’ils seraient en droit d’exiger d’après ce tarif. Si on préfère s’en tirer par une indemnité en argent, cette indemnité est fixée à deux francs par jour pour chaque soldat, ce qui est à bien meilleur compte que la fourniture complète de l’indemnité en nature.


LUNDI, 15 AOÛT, FÊTE DE L’ASSOMPTION.

La fête de l’Empereur et la fête de la sainte Vierge. — Un officier prussien. — Un étudiant allemand. — Rojewski et ses cavaliers. — Permanence de l’uniforme en Allemagne. — Réquisitions du jour.

Quelle différence entre les fêtes artificielles de la politique et les fêtes vivantes de la religion ! Naguère, le monde officiel célébrait ce jour par une de ces cérémonies qui ne disent rien aux âmes, parce qu’elles sont dépourvues de foi et d’amour, et qu’elles ne tirent leur lustre que des robes voyantes, des uniformes brillants et des décorations qu’on y étale. De cette fête-là, il n’en est plus même question aujourd’hui. On la supprime silencieusement, quoique celui qui en était l’objet soit encore de fait le souverain de la France, et qu’il ait conservé le droit à ces hommages solennels.

Mais ce qui n’a pas été mis en cause, ce qui n’a