voir le peuple se donnant le soulagement d’administrer de vigoureux horions à quelques étrangers imprudents au moins et qui se donnent le tort de fraterniser trop ostensiblement avec l’ennemi. Nous avons vu !!! vu à dater d’onze heures et demie du matin, des uhlans, des hussards de la mort, par petites bandes de deux, de quatre, de vingt hommes, passant et repassant dans la ville, s’arrêtant devant la mairie pour requérir des vivres, devant un café pour demander des rafraîchissements qu’ils ont payés du reste en bon argent de Prusse ; nous les avons entendus chanter le refrain d’un chant : Tous les Français deviendront Prussiens.
» Voilà, chers lecteurs, ce que nous savons : ce n’est pas brillant, ce n’est pas gai. »
DIMANCHE 14 AOÛT.
Une double invasion nous menace depuis huit jours : celle des ennemis du dehors qui s’est annoncée avant-hier, et celle des coquins du dedans qui a été notre première préoccupation. Dès la disparition du dernier gendarme, il a fallu songer à remplacer la force publique et à trouver les moyens d’assurer la tranquillité de la rue et le respect des propriétés et des personnes. Outre les sergents de