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du dimanche 31 juillet au samedi 6 août. — 1870.

sincère, on se demande comment il se fait que la France en soit déjà à avoir besoin de son dernier soldat pour se défendre. Si ce n’est qu’un prétexte, il est honteux de voir que c’est par une dernière ruse qu’on couronne toutes celles qui ont peu à peu conduit le pouvoir temporel du Pape à l’extrémité où il est maintenant réduit. Ce n’est pas précisément le sort de l’Église qui nous inquiète. On sait bien qu’elle doit surmonter toutes les tempêtes. Ce qui nous trouble au début de la guerre terrible où la France s’engage, c’est de voir son gouvernement abandonner le rôle que la Providence lui avait assigné et délaisser une cause qui l’associait aux intérêts de Dieu et qui aurait attiré les bénédictions d’en haut sur ses armes. Qui sait maintenant si Dieu ne rejetera pas un pouvoir qui a tenu à lui être inutile ? L’Empereur n’y a pas songé ; mais ce qui est certain, c’est qu’il s’est privé de la plus belle carte de son jeu.


DU DIMANCHE 31 JUILLET AU SAMEDI 6 AOÛT.

Le capitaine Petit. — L’affaire de Sarrebruck. — Accès d’enthousiasme. — Réaction. — Les houillières de la Sarre. — La défaite de Wissembourg. — Un rapprochement significatif. — La journée du 6 août. — Soirée douloureuse.

Il y a quelques jours, un jeune officier français, se rendant au camp de la garde impériale, vers la Meurthe, son cheval, après s’être emporté, s’est abattu rue des Jardiniers, au faubourg Saint-Geor-