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du 24 au 30 juillet. — 1870.

de la Meurthe, M. Podevin, l’a entretenu de la situation du département. — Le train impérial est arrivé à Metz à sept heures du soir.

La proclamation de l’Empereur à l’armée est très-convenable. Le ton en est simple et ferme ; la courtoisie avec laquelle il parle des qualités de l’armée ennemie est de bon goût. Ce que l’Empereur dit des difficultés de l’entreprise où il s’engage, fait penser qu’il n’aura rien négligé de ce qu’il faut pour la mener à bonne fin. En somme, cette proclamation fait bon effet et il me semble qu’elle est bien accueillie de tout le monde.

Mais on n’en regrette pas moins que Napoléon ait pris la direction de la guerre, et qu’il se soit nommé général en chef de son armée. Les amis de l’empire tremblent à l’idée des risques qu’il court en cas d’un échec personnel qui retomberait de tout son poids sur la dynastie, et qui l’écraserait probablement pour toujours. Au point de vue de l’intérêt de la France, on se demande avec inquiétude si réellement Napoléon III est un homme de guerre et s’il est à la hauteur de la tâche qu’il assume. Sans doute il a des connaissances dans quelques branches spéciales de l’art militaire, principalement en artillerie, mais où et quand serait-il devenu le stratégiste qu’il faut pour conduire de telles masses d’hommes et le tacticien capable de livrer de si grandes batailles ? Le succès de la guerre d’Italie