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du 24 et 30 juillet. — 1870.

des vivres qui ne venaient pas. Il m’a semblé qu’on s’agitait sans savoir ce que l’on fait et où l’on va. Partout un air de désarroi et de dénuement qui me donnait à réfléchir. Est-ce que, par hasard, nous ne serions pas prêts ? Est-ce que cette déclaration de guerre ne serait qu’un coup de tête ? C’est à faire frémir rien que d’y songer. Non, il est impossible qu’il y ait au monde un gouvernement capable d’une telle folie !


DU 24 AU 30 JUILLET.

La garde impériale à Nancy. — Le camp de Tomblaine. — Départ de la garde. — Préparatifs et précautions des Allemands. — Notre imprévoyance. — L’Empereur à Metz. — Doutes sur sa capacité militaire. — Abandon de Rome.

Nancy a maintenant sa bonne part du spectacle militaire que nous sommes allés contempler à Metz. Jeudi soir, et dans la nuit du vendredi 22, une partie de la garde impériale est arrivée dans notre ville, au milieu des acclamations de la foule. Les grenadiers sont installés au quartier Sainte-Catherine. Les voltigeurs et les zouaves campent dans la prairie de Tomblaine. L’artillerie s’est postée du côté de Malzéville et les dragons sur le Cours Léopold. On attend le reste de ce magnifique corps d’armée, et l’on prépare à l’Hôtel-de-Ville l’ancien appartement de M. Buquet pour le commandant en chef, le général Bourbaki.