Page:Lacroix - Journal d'un habitant de Nancy, 1873.pdf/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6
dimanche, lundi, 18 et 19 juillet. — 1870.

min de fer au lieu du rendez-vous. Mais malgré toutes les ressources de gaîté qu’offre une partie de campagne, nous ne pouvons parvenir à dissiper les préoccupations pénibles qui pèsent sur nous. La journée reste lourde et contrainte. Le soir, quand nous regagnons la gare de Champigneulles, il n’y a plus de train de voyageurs. Le service du transport des troupes a commencé. Il nous faut revenir à pied. Nous sentons alors que la campagne est ouverte.


DIMANCHE, LUNDI, 18 ET 19 JUILLET.

Encore l’état de l’opinion. — Les optimistes. — Les pessimistes. — Essai de juste-milieu. — Effort pour espérer. — Alarmes instinctives.

Je reprends mon enquête sur l’état de l’opinion, non pas de celle qui continue à nous assourdir de ses manifestations dans les rues et qui fait plus de bruit que de besogne, mais de celle qui se cache au fond des cœurs et qui ne se trahit que dans les confidences des causeries amicales. Après maintes visites et de nombreux tours de promenade avec les habitués de la place Stanislas et de la Pépinière, je puis me croire au courant de la situation de l’esprit public à Nancy.

Sur la question de la guerre, il n’est personne qui n’aimerait mieux qu’elle ne soit pas déclarée ; mais puisqu’elle l’est, on s’y résigne et on tient à