persisteraient à me regarder de haut pour ce fait, et qui se croient de forts esprits parce qu’ils font profession d’être des esprits forts, je me contenterai de les inviter à se demander sincèrement en quoi ils se trouvent, intellectuellement, supérieurs à ceux qui croient, et de les prier ensuite de lire et de méditer cette fine interrogation que Labruyère a écrite tout exprès pour eux : « Les esprits forts savent-ils qu’on les appelle ainsi par ironie ? »
VENDREDI 9, SAMEDI 10 SEPTEMBRE.
9 septembre. — Ce matin, une vive agitation se produit dans le faubourg Saint-Georges. On crie, on court d’un air effaré. Les gens paisibles rentrent chez eux et ferment leurs portes. Le bruit se répand que ce sont les Français qui arrivent à Nancy, qu’on va sonner le tocsin, et qu’il doit se livrer une bataille dans la ville. C’était une simple panique qui n’avait pour cause que l’apparition d’un général français en uniforme, le général de Brauer, frère de celui qui commandait notre département au moment où la guerre a éclaté. Fait prisonnier sur