doter de gouvernements de hasard qui ne peuvent durer et que la même force élève et précipite tour-à-tour. C’est là ce que des renseignements nouveaux nous feront savoir. En attendant, il y a ce soir sur la place Stanislas une foule qui crie, qui s’agite et qui acclame. Une charge de Prussiens la disperse et nous force à nous réfugier, de Metz-Noblat, Demontzey et moi dans un coin, où nous esquivons les baïonnettes. C’est la république qui opère. Au reste ce n’est pas moi qui l’empêcherai de nous sauver, si elle le peut ; mais franchement je lui déclare que je ne m’y attends guères, tout en lui assurant que je serais bien heureux qu’elle nous ménageât cette surprise.
MARDI 6, MERCREDI 7 SEPTEMBRE.
6 septembre. — Enfin, après un mois environ d’isolement et de séparation, je reçois par un messager d’Épinal et de Mirecourt une lettre de mon frère, datée du 1er septembre, qui nous rassure complétement sur le compte de ceux qui nous sont chers, et qui nous donne des détails satisfaisants sur la situation de Paris à cette date.
« Toutes nos portes sont garnies de pont-levis, m’écrit mon frère, et la garde nationale est animée d’une grande ardeur. Elle va s’exercer