de larmes par la douleur de ce sacrifice, et quoiqu’heureux d’être à l’abri de cette douleur, je compatis sincèrement à ceux qui ont à la subir.
DU SAMEDI 3 AU LUNDI 5 SEPTEMBRE.
Je réunis sous un seul titre ces trois jours, pendant lesquels sont venues fondre sur nous les nouvelles foudroyantes des événements qui achèvent notre ruine, par la réunion de tous les maux que nous avions à redouter.
3 septembre. — Hier encore on ne savait rien du théâtre de la guerre, et il régnait à Nancy un silence menaçant et morne, semblable à celui qui précède les grandes convulsions de la nature. Ce matin la nouvelle du grand désastre avait fait explosion dans la ville. C’est par mon lieutenant bavarois que m’en vient la première information. L’ayant appris lui-même à sa sortie du matin, il retourne en toute hâte, et enfonçant, plutôt qu’il n’ouvre, la porte de mon cabinet : « Herr Professor, s’écrie-t-il tout haletant, grande victoire ! Mac-Mahon est tué, l’Empereur est prisonnier, l’armée française a capitulé tout entière. C’est fini, nous allons retourner dans notre pays et nous vous lais-