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samedi 27, dimanche 28 août. — 1870.

latés. C’est donc au public à régler la qualité de l’offre par celle de sa demande, à comprendre que sa santé exige qu’il rompe avec les journaux de cette espèce, comme on rompt avec l’absinthe ou l’opium, et qu’il congédie, pour revenir à des aliments plus sérieux, toutes ces feuilles dont la lecture lui fait perdre, chaque jour, son esprit, ses mœurs et son temps.


SAMEDI 27, DIMANCHE 28 AOÛT.

Le psaume Deum noster refugium et virtus. — Les bruits de la place publique. — La dépêche d’Épinal. — Les bœufs stratégiques.

Samedi 27 août. — La prière publique pour le succès de nos armes et le rétablissement de la paix a continué tous les soirs, depuis l’octave de l’Assomption, et se prolongera sans doute pendant toute la durée de la guerre. On y chante toujours le psaume Deus noster refugium et virtus, qui est si bien fait pour ranimer l’espérance dans nos âmes par l’assurance qu’il nous donne que tous les tumultes et bouleversements que Dieu permet, ou qu’il déchaîne, ne sont pour lui que des moyens pour rétablir la paix parmi les hommes et faire glorifier à jamais et partout son saint nom.

Oui, que le nom de Dieu soit glorifié par toute la terre, qu’il reprenne son empire dans les cœurs qui le rejettent, dans les intelligences qui le nient, qu’il rentre dans ses droits, sur les individus comme sur