Page:Lacroix - Contes littéraires du bibliophile Jacob à ses petits-enfants, 1897.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

en jetant autour de lui des regards étonnés. Il ne savait pas où il était, et tous les objets qui l’entouraient n’éveillèrent aucun souvenir dans son esprit, qui avait ressaisi quelques lambeaux de sa mémoire ; mais, quand ses yeux se furent fixés sur mademoiselle Neveu, qui le contemplait avec une émotion inexplicable, il ne cessa plus de la regarder, à travers les larmes de joie et de reconnaissance qui débordaient de ses paupières.


— Mon enfant ! répéta Catherine, qui éprouvait un intérêt singulier pour cet enfant qu’elle ne connaissait pas, et qu’elle semblait vouloir reconnaître. On eût dit qu’elle l’avait vu ailleurs, à une époque et dans des circonstances que sa mémoire ne parvenait pas à déterminer.


— Mon enfant, vous n’avez donc pas de mère ?


— Non, Madame, répondit-il timidement d’une voix faible et voilée, je n’ai pas de mère.


— Et votre père ? demanda Catherine, en hésitant à pousser plus loin cet interrogatoire, qui paraissait embarrasser