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À peu de jours de là, le duc de Lorraine chassait dans la forêt. Valentin n’avait pas mené paître ses vaches, à cause des agitations et des tumultes de la chasse ducale, mais il s’était revêtu de son habit d’ermite, comme pour un jour de fête, et il avait emporté avec lui des livres et des cartes de géographie, pour aller lire et étudier dans les bois. Il était donc assis au pied d’un arbre, les yeux attachés tantôt sur un livre et tantôt sur une carte, et paraissait absorbé dans ses études, lorsqu’un inconnu, en costume de chasseur tout galonné d’or, s’approche de lui et lui demande ce qu’il fait là.



Lorsqu’un inconnu, en costume de chasseur tout galonné d’or, s’approche de lui et lui demande ce qu’il fait là


— Vous le voyez, Monsieur, répond Valentin avec déférence : j’étudie la géographie.


— La géographie ! reprend l’inconnu, en souriant avec bonté : est-ce que vous y entendez quelque chose ?


— Je ne m’occupe que des choses que j’entends, répliqua l’enfant sans lever les yeux de la carte qu’il étudiait.


— C’est une carte d’Allemagne ? dit l’inconnu. Que cherchez-vous dans cette carte ?


— Je cherche la route qui conduit à Heidelberg, reprend Valentin, car je songe à me rendre à la célèbre université de cette ville, pour y continuer mes études.


— Pourquoi penser à l’université d’Heidelberg, quand vous êtes en Lorraine, mon enfant ? dit l’inconnu. Nous avons le collège des jésuites de Pont-à-Mousson, où l’on