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La prudence lui conseilla de ne pas s’approcher davantage et d’éviter de faire le plus léger bruit, d’autant plus que le voleur n’avait pas encore choisi l’endroit où il serait le mieux caché avec son butin. Valentin eut alors l’idée de monter sur un arbre et d’y rester en observation ; il monta donc le plus doucement possible sur un grand orme, qui s’élevait au milieu d’un emplacement dégarni d’arbrisseaux et de broussailles, mais tapissé de gazon et de plantes bocagères. Du haut de cet arbre, il dominait les environs, et il aperçut à travers la feuillée ses quatre vaches, qui ruminaient en fourrageant dans les taillis ; mais il ne voyait pas l’homme qui les gardait, et il fut tenté de croire qu’elles étaient en liberté. Son attention fut détournée par le bruit des bourdonnements d’abeilles, qui voltigeaient au-dessus de lui et qu’il n’avait pas remarquées, en montant sur cet arbre, où l’essaim était venu se poser à l’extrémité d’une des branches les plus basses.

En même temps, il constata un mouvement décisif dans la station des vaches qui avaient quitté leur gîte et qui venaient de son côté, conduites par un homme de mauvaise mine, qui les tirait par la longe, en maugréant contre elles.


— Ces maudites bêtes ne veulent pas se tenir tranquilles ! disait-il à part lui. Mais voici justement ce