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heureux de vous prouver, en toute circonstance, combien je vous porte d’intérêt et combien je me réjouis de vous revoir parmi nous.


— Monseigneur, reprit-elle, j’ai besoin de compter sur la bienveillance de Votre Altesse Royale, en venant, dès le premier jour de mon rappel à la cour de Sa Majesté, adresser au roi une requête et recommander respectueusement cette très humble requête à Votre Altesse.


— Quel que soit l’objet de la requête que vous voudrez bien me présenter, dit le prince, vous devez être sûre, Madame la marquise, que j’y ferai droit aussitôt, et m’estimerai très heureux de vous témoigner toute l’estime que vous méritez.


— Il s’agit de mon cousin le comte de Bussy-Rabutin, répliqua-t-elle en se hâtant de profiter des bonnes dispositions du duc d’Orléans. Il faut que je sois bien persuadée que je plaide une cause juste et honorable, ajouta-t-elle chaleureusement, pour oser venir devant vous, Monseigneur, combattre et repousser une accusation, qui ne m’inspirerait que de l’horreur et du mépris, si elle était fondée.


— Vous savez, Madame, dit le duc d’Orléans avec un embarras mélangé de tristesse, que le comte de Bussy a commis une bien mauvaise action, en offensant gravement Son Altesse Royale Madame, et en m’offensant moi-même par le même fait, qui a inspiré au roi la plus juste indignation.


— Monseigneur, reprit vivement la marquise de Sévigné, je n’hésite pas à déclarer que mon parent est innocent de l’abominable action qu’on lui impute, et je me porte caution