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Marie de Rabutin Chantal, marquise de Sévigné, était restée veuve, en 1651, à l’âge de vingt-cinq ans, après sept années de mariage. Le marquis de Sévigné, qui estimait sa femme et ne l’aimait pas, disait-il lui-même, s’était fait tuer dans un duel, dont la cause n’avait rien de bien honorable pour sa mémoire. Madame de Sévigné, qui aimait son mari et ne l’estimait guère, le regretta sincèrement et ne se consola de l’avoir perdu qu’en se consacrant à l’éducation de ses deux enfants, un fils, né en 1647, une fille, née en 1648.


La marquise de Sévigné était une des femmes les plus remarquables du temps de Louis XIV. Elle appartenait, par sa naissance, aux plus hautes classes de la noblesse française, et elle avait été élevée, avec la plus soigneuse sollicitude, sous les yeux de son oncle, l’abbé de Coulanges, qui prit à tâche de cultiver en même temps la raison et l’intelligence de cette intéressante orpheline. C’est aux conseils paternels de son digne tuteur que