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Paris, et peut-être ma famille croit-elle que je suis défunt à cette heure. Un écu d’or à qui s’en ira avertir messire Coypeau d’Assoucy, mon père, en la rue des Grands-Augustins, où il demeure ! Compatissez à mon destin malencontreux, braves gens, si vous êtes des chrétiens, car vous voyez, sous ces guenilles de comédie, le fils d’un avocat renommé ! En vérité, je vous le dis, je suis Charles Coypeau d’Assoucy.

— Est ce bien toi, mon bien-aimé Charlot ? s’écria un avocat en robe, qui, revenant du Palais, vint à passer, tout chargé de sacs à procès. Certes, messieurs, c’est lui-même, c’est mon propre fils, que j’avais perdu depuis l’an dernier ! Je vais, sur l’heure, dresser une procédure contre ces larrons d’enfant, et le jugement me vaudra une grosse somme pour les dommages qu’ils m’ont faits ! Ah ! méchants bohémiens, vous teniez à la chaîne ce gentil garçon de noble race, et vous le maltraitiez comme un âne rétif ? C’est bien, mes compères : nous compterons ensemble, et il n’est pas un soufflet octroyé à mon cher fils, que je veuille rabattre sur le prix, que je vous en dois réclamer. Viens çà, mon Charlot, viens baiser ton père, qui te promet justice contre ces corsaires !


L’avocat, trempant sa plume dans le galimard ou