Page:Lacroix - Contes littéraires du bibliophile Jacob à ses petits-enfants, 1897.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’une voie émue, avec des larmes et des élans de dévotion, lui redonnait du cœur pour supporter les épreuves du lendemain, qui n’apportait pas toujours le strict nécessaire dans sa triste demeure. Souvent elle avait manqué de pain ; mais sa confiance en la miséricorde de Dieu ne diminuait pas, et elle redoublait de zèle, au contraire, dans l’accomplissement du pieux devoir qu’elle s’était prescrit. La Providence, cependant, la favorisait assez pour l’empêcher de mourir de faim.

Le plus grand chagrin de cette infortunée était de ne pouvoir donner à son fils une éducation digne du nom qu’il portait, et surtout de l’intelligence naturelle que cet enfant avait montrée de bonne heure ; car le petit Jean, dès sa huitième année, avait manifesté une envie extraordinaire d’apprendre, et comme ces heureuses dispositions ne furent ni encouragées ni conduites vers un but spécial d’enseignement,