avec une sorte de trouble. Devant cette vision apocalyptique, devant cet éclair illuminant un chaos, chacun avait songé à ses rêves, à ses doutes, à ses angoisses, et avait désiré être rassuré par le visage de son voisin. Mais bientôt, comme s’ils s’étaient sentis de force à se mesurer contre cet audacieux exterminateur, dressé parmi eux, ils firent entendre un grondement d’indignation. La voix de Silbermann domina ce bruit. À peine interrompu, il lança avec un son retentissant :
Dieu ! conception folle ou sublime mystère !
Un tapage furieux éclata sur tous les bancs. Le professeur intervint, fit asseoir Silbermann et, une fois le silence rétabli, lui dit avec une sèche ironie :
— Vous avez sans doute voulu prouver à vos camarades à quel point vous manquiez de tact, Monsieur Silbermann !
Mais qu’importait à Silbermann !
Je le regardai et je vis, malgré son calme