autres. Et il laissait voir que le procédé, venant de Silbermann, ne le surprenait pas.
Le printemps fut le signal de la reprise des hostilités contre Silbermann. Les jeux en plein air recommencèrent et chacun s’y livra avec une ardeur nouvelle. Dans la cour, on formait des rondes qui brusquement entouraient Silbermann et le tenaient prisonnier. Par des grimaces on singeait sa laideur, laquelle devenait de plus en plus frappante, car, à mesure qu’il se développait, il perdait cet air d’enfant précoce qui lui avait conféré une manière de grâce. Insulté, bousculé, ayant sans cesse un nouvel assaillant dans le dos, il tenait tête avec rage, répondant à l’un et puis à l’autre ; enfin, excédé, il tentait de rompre le cercle et roulait à terre.
Cette année-là, il y eut des élections. Elles furent préparées avec violence. Dans tous les quartiers les murs se couvrirent d’affiches, dont les vives couleurs attirèrent