Page:Lacretelle Silbermann.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fausseté à sa physionomie. Ses gestes étaient menus et vifs ; mais une sorte de renflement charnu au-dessous de la nuque la privait de grâce dans beaucoup de ses attitudes.

Silbermann n’avait pas vis-à-vis de ses parents la situation d’un fils, ou du moins cette situation était bien éloignée de celle que j’occupais en face des miens. On lui demandait son avis ; il avait le droit d’interroger, de contredire, et ne se privait pas de la discussion. On eût dit d’un jeune roi. D’autre part, Mme Silbermann semblait rester étrangère aux occupations de son mari. Tout cela était si extraordinaire par rapport à l’usage établi chez moi, que ces trois êtres me parurent unis moins par les liens de la famille que par ceux d’une association ou, si l’on veut, par les lois d’une même tribu.

Je fus accueilli par eux avec une considération à laquelle je n’étais point du tout accoutumé. M. Silbermann me de-