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par un lieu indigne d’eux, ils jugeaient inutile d’entrer en relations avec des voisins de hasard. Chaque petite escouade se dirigeait vers sa place, affectant de ne rien voir et de ne rien entendre. Leur attitude vis-à-vis des professeurs était généralement correcte, jamais zélée ; leurs vrais maîtres, ils les retrouvaient en sortant. Et même, en classe, le visage d’un garçon tel que Montclar trahissait parfois un sentiment pire que l’indocilité, comme s’il y eût un ancien compte à régler entre lui et l’homme qui instruit.

Ce fut Montclar qui donna une direction nouvelle aux vexations envers Silbermann. Le premier, il l’attaqua au sujet des caractères physiques de sa race et des pratiques de sa religion. Montclar n’avait pas d’esprit mais une sorte de fougue cruelle qui matait Silbermann.

Les autres, peut-être de convictions plus molles, mais flattés par la présence de Montclar au milieu d’eux, le suivirent