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bermann était non seulement capable de rester en troisième, mais qu’il prendrait rang probablement parmi les meilleurs élèves. Ses notes, dès le début, furent excellentes et il les mérita autant par son savoir que par son application. Il paraissait doué d’une mémoire singulière et récitait toujours ses leçons sans la moindre faute. Il y avait là de quoi m’émerveiller, car, élève médiocre, j’avais une peine particulière à retenir les miennes. J’étais d’une insensibilité totale devant tout texte scolaire ; les mots sur les livres d’étude avaient à mes yeux je ne sais quel vêtement gris, uniforme, qui m’empêchait de distinguer entre eux et de les saisir.

Un jour, pourtant, le voile se déchira, une lumière nouvelle fut jetée sur les choses que j’étudiais ; et ce fut grâce à Silbermann.

C’était en classe de français. La leçon apprise était la première scène d’Iphigénie,