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n’avaient pas d’aboutissants, chemins où elle s’était fourvoyée et qu’elle abandonnait sitôt son erreur aperçue.

Ce que lui coûtaient ces démarches, ces menées, je l’ai su plus tard, lorsque j’ai compris le sens des soupirs que je l’avais entendue pousser bien souvent devant son miroir, tandis qu’elle arrangeait ses cheveux grisonnants ou qu’elle entourait d’une voilette sa figure pâle et effacée d’ouvrière trop laborieuse.

— Ah ! ce dîner Cottini… laissait-elle échapper… Cette visite chez Mme Magnot…

C’est que Cottini, directeur d’un grand journal, avait une réputation notoire de viveur, et que Magnot, le député, avait, disait-on, vécu plusieurs années en ménage avec sa maîtresse avant de l’épouser. Or ma mère jugeait les mœurs selon un code rigoureux et inflexible.

Instruite par cette expérience, elle désirait m’écarter de toute carrière ouverte