blaient sauter sur l’un et puis sur l’autre. L’ensemble éveillait l’idée d’une précocité étrange ; il me fit songer aux petits prodiges qui exécutent des tours dans les cirques. J’eus peine à détacher de lui mon regard.
Nous entrâmes en classe.
Les Saint-Xavier, au nombre d’une dizaine, se groupèrent, comme ils en avaient l’habitude. Je me plaçai devant Philippe Robin. Sitôt entré, Silbermann avait couru avec un air de triomphe au pied de la chaire. Notre professeur était un homme autour de la quarantaine, aux regards pénétrants et froids, aux mouvements justes. Il procéda envers chacun de nous à une sorte d’interrogatoire, prenant des notes d’après les réponses. On apprit que Silbermann avait sauté une classe. Le fait était rare et motiva des explications.
— J’étais en retard d’une année, déclara-t-il, et c’est pour réparer ce retard, comme j’ai eu de bonnes places en cinquième.