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Dans la solitude où je me trouvais, j’étais particulièrement sensible à cette aridité ; j’éprouvais comme une altération de tout mon être et rêvais d’une source nouvelle qui rafraîchirait ma vie.

Un soir, sur le chemin de la maison, je passai devant l’école Saint-Xavier. C’était l’heure de la sortie. La température était tiède. Le soleil se couchait derrière quelques nuées. Et soudain, sans un coup de tonnerre, dans l’air entièrement calme, de grosses gouttes de pluie commencèrent à tomber. J’allais m’abriter contre un mur, sous un échafaudage qui était en saillie. Les élèves de Saint-Xavier s’éparpillèrent dans la rue. Quelques-uns, des plus jeunes, qui portaient encore l’uniforme de l’école, la courte veste bleue et la casquette ornée d’un ruban de velours, se mirent à courir et, par jeu, levant les bras, criant et riant sous l’ondée bienfaisante, adressèrent des louanges au ciel.

Je les regardai, à l’étroit dans mon coin,