d’entre nous. Et je pensais tristement qu’il me fallait renoncer aux belles missions que j’avais rêvé d’accomplir.
Sans doute ma mère distingua-t-elle la vraie raison de mes larmes. Une expression de douleur et d’humiliation parut sur ses traits. Peut-être allait-elle me confier combien elle avait souffert, au cours de sa vie, de ses luttes morales et de ses défaillances. Mais je voulus lui épargner tout aveu et appuyai doucement mon front sur ses lèvres frémissantes.
Entraînant avec légèreté son fardeau, elle poussa la porte du cabinet de mon père. Mon père sourit à notre vue et, laissant son travail, il vint vers nous. Il me baisa au front. Nous restâmes tous les trois unis un moment. La servante entra et annonça le dîner. Alors, à ces mots, mon père, récitant le verset avec une pointe d’enjouement :
— Mangeons et réjouissons-nous, car mon fils que voici était mort et il est re-