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favorables et seraient certainement approuvées par le parquet.

Ainsi, la conscience de mon père, qui était restée fermée à tout sentiment de pitié, avait fléchi devant la considération d’un avantage personnel.

J’écoutais les paroles de ma mère avec un air si méprisant qu’elle rougit et détourna la tête.

Peu après, en effet, une ordonnance de non-lieu fut rendue en faveur du père de Silbermann. Et par un singulier revirement, cette décision que nous avions tous deux si impatiemment attendue naguère toucha peut-être à peine Silbermann dans sa nouvelle patrie ; et moi, à qui elle confirmait l’indignité de mon père, je l’accueillis avec des larmes de honte.

Alors, après ce dénouement, un sentiment de révolte éclata en moi contre mes parents. Je pensais avec colère aux rigides principes de morale qu’ils m’avaient in-